Certaines personnes ont eu la chance de pouvoir voir l’épisode pilote de Pushing Daisies. Les premières critiques commencent à apparaître sur le Net. Voici celle faite par Cole, du site TV News:
Avant-première séries USA 2007 / 2008: 1 – Pushing Daisies
J’avais commencé l’année dernière mes chroniques des pilotes par la seule nouveauté de la CW. Rappelez-vous, c’était cette série sans intérêt sur une famille en fuite dont le père était injustement accusé de meurtre. Ce mauvais choix m’avait porté malheur puisque la suite des pilotes n’était vraiment pas fameuse. J’ai donc décidé cette année de briser le mauvais sort en commençant par un petit bijou : Pushing Daisies.
Pushing Daisies est donc le pilote le plus attendu de la saison et pour cause, c’est incontestablement le meilleur pilote qu’il m’est pour l’instant été donné l’occasion de voir cette année et en tout cas le plus original. Dès les premières minutes, Barry Sonnenfeld nous plonge au cœur d’un monde magique, féérique qui va nous enivrer jusqu’à la dernière seconde. De mémoire, je ne me souviens pas avoir vu pilote aussi original depuis celui de Desperate Housewives, même si le genre est totalement différent. Pour vous donner une idée, l’ambiance est un savant mélange de Charlie et la chocolaterie et Amélie Poulain, saupoudré de Big Fish et d’Edward aux mains d’argent. On se croirait d’ailleurs transporté en plein dans un film de Tim Burton. Un genre auparavant révolu au cinéma jusqu’à ce que Pushing Daisies vienne briser les codes.
Le pitch, vous le connaissez certainement, c’est l’histoire du gentil Ned qui a le pouvoir de faire revenir des morts à la vie à l’aide d’un simple toucher, le second étant mortel. Mais si le ressuscité reste en vie plus d’une minute, une autre personne mourra sur Terre histoire de réinstaurer l’équilibre. Et c’est justement ce qui arrive quand Ned décide de ressusciter son amour d’enfance, Chuck, qui vient d’être mystérieusement assassinée. Car même si il l’avait depuis toujours perdu de vue, il en était resté éperdument amoureux. Mais la mauvaise nouvelle est que notre ami Ned ne peut plus retoucher sa chère et tendre sous peine de la voir disparaître à jamais.
Le décor est donc assez vite planté sous les traits d’une voix off enivrante et un peu vieillotte qui fait très conte de fée des années 60. Car la force de Pushing Daisies est incontestablement son univers merveilleux et tout en couleur, aux couleurs acidulées et résolument flashy. On se croirait pour ainsi dire dans un véritable conte animé dont le pilote regorge par ailleurs d’allusions. La scène de présentation m’a d’ailleurs fortement rappelé celles de Charlie et la Chocolaterie avec l’inénarrable Willy Wonka. On enchaine rapidement d’une anecdote à l’autre en racontant les moments clés de l’enfance de Ned jusqu’à la scène où il embrasse Chuck sous un coucher de soleil digne des plus beaux contes de fées. Car oui, Pushing Daisies fait véritablement figure de conte de fées moderne, en moins sirupeux evidemment puisqu’il s’agit tout de même de meurtres. Et c’est là l’originalité de la série, elle mélange les genres, les émotions, tout en gardant son univers déjà si unique.
On pourrait penser que la série finisse par être indigeste et dégoulinante de bons sentiments mais au contraire, l’équilibre est trouvé, c’est à la fois très rythmé et très drôle. Et puis un peu de sucré n’a jamais fait de mal à personne. Les scènes s’enchainent, toutes plus succulentes les unes que les autres. Le casting est parfait, Chi McBride est excellent et les dialogues sont divins. Il y a notamment une ligne de script que j’ai du repasser à peu prés 450 fois avant d’en comprendre le sens exact et que j’ai trouvé merveilleuse. Il s’agit de Ned qui explique au détective le principe d’être mort puis d’être vivant à nouveau. Elle est intraduisible en français, je vous la transcripte donc en anglaise, méditez : « You’re either living or you’re dead. When you’re living your life when you’re dead, that’s what you are but you’re dead and then you’re not, you’re alive again ».
Et le pilote est rempli de ce genre de boutades dont on sent déjà qu’elles vont rester culte. Telle la réplique de Ned quand il réanime sa dulcinée : « That’s not weird (bizarre), it’s magical !« . Et paradoxalement, cette phrase décrit à la perfection la série. D’autres scènes sont également irrésistibles comme quand Ned et le détective rendent visite aux deux tantes à Chuck. L’une est déjantée et tire un grand coup de fusil à pompe sur le meurtrier de sa nièce et l’autre est vieille fille et ne supporte pas qu’on la touche. D’ailleurs, je pense que le filon à exploiter de Pushing Daisies se situe véritablement ici. La série se doit de développer des personnages atypiques et totalement extravagants pour être véritablement accrocheuse. Car un bon pilote ne fait pas une bonne série, c’est bien connu, demandez donc à David Crane et sa série The Class !
Et si le scénario en lui-même est finalement assez basique, qu’importe ! On se laisse bercer durant tout l’épisode, le sourire béas et enchanteur, tel un gosse devant un dessin animé Disney. Même la relation platonique entre Ned et Chuck, que l’on aurait pu imaginer gnan gnan, est extrêmement bien amenée, touchante et triste à la fois puisqu’ils ne peuvent se toucher ! La dernière scène où les deux amoureux (oui, vous n’avez pas entendu ce terme depuis la classe préparatoire mais il leur va tellement bien !) se serrent leurs mains respectives car ils ne peuvent pas serrer celle de l’autre est terriblement attendrissante. Si bien quand le pilote se finit, on a déjà l’impression de faire nous aussi partie de ce monde merveilleux et on a qu’une envie … y retourner !
En deux mots : Un vrai conte de fée moderne avec un univers atypique, enchanteur et totalement kitch que l’on a plus envie de quitter. En espérant toutefois que la série ne se contente pas d’épisodes indépendants et qu’elle n’a pas déployé les grands moyens que pour le pilote. Les bases sont donc posées pour une série qui ne demande qu’à devenir culte. Je serais là en septembre !
Note : 9/10
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